"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs" (Article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, et préambule de la Constitution du 24 juin 1793).
On dirait que ceux qui nous gouvernent ont oublié ces fondations sur lesquelles s'est construite la vie politique de notre beau pays. Ils sont tellement déconnectés de la vie réelle de leurs sujets, tellement enfermés dans les huis clos du pouvoir, tellement à coté de la plaque, qu'ils ne s'aperçoivent même pas que chaque élection témoigne d’un degré supplémentaire de détestation à leur endroit.
Ces dernières années on a eu droit à une succession d’élections municipales, départementales, régionales et chaque fois ils découvraient avec effarement la montée inexorable de l'abstention et, avec une surprise toujours renouvelée, la gifle que les électeurs restants leur infligeaient, réduisant de moitié le nombre de leurs élus.
Mais il y en a qui ne craignent pas d'étaler leur bêtise politique au grand jour en proposant de rendre le vote obligatoire, comme si le mépris implicite dont ils sont l'objet avait besoin d'être explicité par les insultes que les électeurs ainsi rameutés pourraient glisser dans l'urne, en égayant leur morne fiche électorale.
La sanction qui les attend, eux, risque d'être plus sérieuse qu'un simple stage de citoyenneté.
Mais ils seraient capables de ne toujours pas comprendre pourquoi.