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Les déserteurs actifs

Débat politique et social

Boycott saison deux

Publié le 19 Janvier 2022

Boycott saison deux

Nous étions peu, il y a cinq ans, à clamer le boycott des élections présidentielles (Libération du 20 mars 2016). La situation s’est considérablement durcie depuis. Plus que jamais, plus qu’il y a cinq ans, l’actuel  courage politique est d’appeler les Français, dans cette période de trouble et de cirque électoral, à rejoindre les  déserteurs des urnes dont le flot grossit à chaque élection.

Qu’attendre à nouveau des différents candidats? Rien, ou le pire, et les Français majoritairement maintenant le savent; la démocratie représentative est chaque jour un peu plus dévoilée comme une falsification du principe démocratique, une comédie et une mécanique de servitude aux puissances économiques.

Des séditions éclatent régulièrement: les cheminots, les infirmiers et les médecins, les retraités, les étudiants, les ZAD,  les nuits debout, les gilets jaunes. Autant de têtes nouvelles qui se sont dressées pour défier l’ordre.  Qui les méprise. 

                                         La pandémie arrive à point pour aider les intouchables des assemblées et du gouvernement à voter des lois scélérates comme celles du travail, de la retraite, du chômage, des interdictions de manifester, pour asservir le monde médical, pour installer un contrôle généralisé et pour diviser la population en subjugués et pestiférés, les uns crachant sur les autres.  

L’attitude courante dans les périodes de grands troubles est le repli vers des pensées réactionnaires consécutives à la peur vendue par les pouvoirs et les médias, perroquets des oukases du “président jupitérien”, il est alors courageux de marcher à contre-courant des flux réactionnaires et de la propagande officielle.                                                                  Paradoxalement, le mouvement des déserteurs électoraux s’étend sans aucun mot d‘ordre et ce, malgré l’opposition de tous les partis, médias, dirigeants et de tous les auxiliaires du pouvoir. Faut-il comprendre que tous ces déserteurs des élections qui terrorisent tant le monde politique sont arrivés à la compréhension de la nature coercitive, dominatrice, mensongère et irréformable de la démocratie représentative ? Peut être pas, mais ceux-ci ne votent plus, c’est un acte clair de refus.

Au fil des années, le peuple des pêcheurs à la ligne conscients et indociles a considérablement augmenté, terrorisant les truites et les politiciens professionnels qui voient échapper leur légitimité au profit du fretin. Boycotter les élections est une véritable lutte à mener, une rébellion placide, éloquente et nécessaire que certains ont déjà adoptée en sachant que toutes les autres formules qui visent à transformer la société par l’urne sont illusoires.

 Les mâchoires médiatiques du piège électoral se referment lentement sur les Français: les bateleurs politiques y préparent leurs mensonges ou leurs imprécations nauséabondes et marchent sur les mains afin d’éblouir l’électeur. Le scrutin achevé, sitôt élus, ils retrouvent leurs jambes pour disparaître dans la forteresse de l’État, irrévocables, hors d’atteinte.

Le tour est joué pour cinq années.                 Le sale boulot de sape peut commencer.

Les gilets jaunes nous ont enseigné la mutinerie spontanée avec refus de dialoguer avec toutes les institutions récupératrices (partis, syndicats, élus locaux, gouvernement, etc.), refus de toute forme d’organisation pyramidale, refus de tout dialogue avec les pouvoirs. Ce peuple des abandonnés, dans sa fureur, a tenté de reproduire la journée du 10 août en marchant sur l’Élysée, en occupant la France, en enfonçant les portes d’un ministère, en sabotant les radars; réaction stupéfiante et inconnue depuis fort longtemps car, par ces actes, ils ont sonnés à la porte des élus qui les ignoraient depuis si longtemps. En vain.                                                                                                                  Le félon prostitué au gouvernement socialiste, sourd au carillon,  cachait sous une modernité apparente sa main de despote. Sa réponse à la multitude a été rapide et sanglante, il a lâché ses molosses déchaînés : main arrachée, yeux crevés, bastonnade aveugle, violence démente, et meurtre: L’Ordre, appuyé par des tribunaux expéditifs.

Dans la société que l’auto-proclamée élite dit "avancée”, la subordination est la règle, le scrutin en est une pièce maîtresse. Une nouvelle société d‘esclaves uberisés sans droit est le rêve des dominants économiques et politiques; ceux-ci, arc - boutés sur l’idéologie néo-libérale continuent  leur travail de sapeur: Les droits acquis par les peuples depuis cent cinquante ans sont canonnés tous les jours, le bien commun est vendu, les services publics sont devenus faméliques, tout ce qui relève du collectif est saboté par les casseurs publics, la croissance détruit la planète, les spéculateurs pillent, les riches abritent leur butin obèse chez les Caïmans, le pays est délibérément déglingué, les pauvres n’ont plus assez de langue a tirer.... et le président de la république, banquier sans scrupule, les insulte.

Ceux-ci se mutinent alors, désertent l’imposture et prennent le large. Accompagnons-les et boycottons ces élections.

                                                                                                                Fabien Valles

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